mercredi 25 avril 2012

Dandy mais pas trop


Pas sûr qu'on était très excités à l'avance à l'idée de retrouver les Dandy Warhols. Le groupe de Portland officie depuis pas loin de vingt ans avec bonheur mais pas toujours. Bien sûr, on garde un souvenir ému de leur carton de l'an 2000, l'album Thirteen tales from urban bohemia, un classique du rock indé. Mais bon, c'était il y a douze ans et la bande à Courtney Taylor-Taylor n'a pas crevé l'écran depuis. Pourtant, à l'écoute de This Machine, nouvel album du groupe, on se surprend à passer un vrai bon moment de rock. Rien de génial, c'est un vrai, mais un son assez brut, presque grunge, des compos bien ficelées et cette sorte de décontraction qui est la touche (qu'on a pu trouver autrefois agaçante) des Dandy Warhols. Pas mal du tout.

lundi 23 avril 2012

Cold Specks



Un zeste de Cat Power, une petite touche d'Emily Jane White et surtout une folk qui prend d'émouvantes teintes soul voire gospel. Holland est le premier et brillant extrait de l'album à venir de Cold Specks, I predict a graceful explusion. Sous le nom de ce groupe se cache une jeune femme de 24 ans, Al Spx, une Canadienne installée à Londres dont on devrait raisonnablement vite beaucoup entendre parler. Ses chansons habitées d'une belle gravité font mouche sur à peu près tous les titres de ce premier opus très prometteur. Sortie fin mai chez Mute.

mercredi 18 avril 2012

Noces de verre





Son premier roman, en 2006, Le passage à niveau, déjà chez Stock, posait les jalons d'une écriture qui se source directement au réel. Des gens ordinaires, dont la trajectoire de vie se heurte à des enchainements dramatiques. Des récits simples où d'implacables mécanismes font basculer des destins.Son dernier livre avait inspiré le cinéaste Cédric Khan pour son film Une vie meilleure. Pas de fioritures, de moins en moins même, dans la plume de Philippe Routier qui avec Noces de verre, signe son quatrième roman. Un jeune couple, un enfant et la violence conjugale qui bientôt s'insinue et pervertit tout sur son passage. Comme d'habitude, c'est excellent, parfaitement maîtrisé du début jusque à la fin et évidemment assez secouant.

vendredi 13 avril 2012

Un p'tit Crumb ?

Quoi, Robert Crumb, le pape de la BD underground, le sale gosse obsédé et scandaleux au Musée d'Art Moderne de Paris  ? Certains grinceront peut-être des dents. Bon. En tout cas, l'expo, qui débute aujourd'hui, est une formidable occas' de plonger dans l'oeuvre déglinguée de ce grand malade qu'est Crumb. L'ensemble est tellement foisonnant que c'en est fascinant, jusqu'à cette salle, l'une des dernières, qui présente l'intégralité du travail du dessinateur pour illustrer la Génèse. Et puis pour ceux qui ne les auraient pas déjà croisés, c'est le moment rêvé pour faire connaissance avec Mister Natural, Yeti Woman ou bien sûr Fritz the Cat…

mardi 3 avril 2012

Tristesse contemporaine


Evidemment, avec un nom de groupe pareil, on a très envie de jeter vite une oreille. Précisons d'emblée que derrière ce patronyme poétique et mélancolique se cache un trio formé d'une Japonaise, d'un Suédois et d'un Anglais déjà vu chez Earthling. Tous accueillis par le label parisien Dirty. La musique proposée par ces trois apatrides est en revanche moins hétéroclite. Une cold wave electro de très bonne facture, qui plaira autant aux vieux fans de Joy Division qu'aux amateurs de formations plus récentes telles qu'Aswefall, où a d'ailleurs sévi Leo Hellden, le Suédois de service. Un spleen digital qu'on aurait tort de se refuser.

lundi 2 avril 2012

La vie en Rover


Alors que sur le même label, Dominique A s'ouvre de nouveaux horizons avec un album lumineux , Rover est une nouvelle tête qui, de prime abord, lorgne ouvertement vers le passé. Des références ultra-classiques (Beatles, Dylan, Beach Boys, Bowie…) qui transpirent à peu près partout dans les chansons de ce premier album, et pourtant… Et pourtant, ce musicien français au physique qu'on n'oublie pas, a une façon assez décontractée de s'approprier tout cela sans que sa pop sente ni le rance ni ne manque de talent. Sens de la mélodie indiscutable, bel équilibre dans l'orchestration, les arrangements, on ne s'ennuie pas en écoutant Rover. Et on se dit surtout que le bonhomme, une fois affranchi de ses idoles, en a sans doute pas mal sous le capot. A suivre de près…