dimanche 22 septembre 2013

Winter games



Je ne vous raconterai rien de la rentrée littéraire car Esprit d'hiver, de l'américaine Laura Kasiscke, est le seul bouquin que j'en ai lu pour l'instant. Le seul, mais quelle lecture… On ne sort pas absolument indemne de ce huis-clos hivernal, une plongée assez effrayante dans l'esprit d'une femme un jour de Noël. Un blizzard pas possible souffle dehors et Holly, levée tard, se retrouve seule avec Tatiana, sa fille adoptive de quinze ans. Son mari, parti chercher ses parents à l'aéroport, tarde à revenir et les invités se décommandent peu à peu, livrant à Holly à un tête-à-tête flippant avec sa fille, dont le comportement vire à l'étrange. C'est un peu Shining sans l'hôtel et sans Jack Nicholson, mais le flip, très cérébral, est réel et le dénouement remarquable. Excellent.

jeudi 12 septembre 2013

Hawaï ou ailleurs



On a toujours bien aimé les Belges de Girls in Hawaii. Groupe noisy-pop assez subtil, capable de belles envolées mélodiques, lointains cousins de Grandaddy, formation assez sobre aussi, aux antipodes de leur patronyme exotique. En retrait depuis quelques années, endeuillé par la disparition accidentelle de son batteur en 2010, le groupe refait surface à travers Everest, brillant nouvel album qui ne frappe certes pas par sa gaité, mais recèle de pépites pop qui méritent un peu d'investigation. L'un des meilleurs disques de cette rentrée.



lundi 9 septembre 2013

Wrong cops



Bon, bien sûr, Quentin Dupieux n'aura pas tous les jours l'idée qui tue. Rubber, dévoilé voilà deux ans, avait marqué les esprits avec son pitch absurde : bâtir une histoire centrée sur un personnage de… pneu. Le miracle, c'est que cela marchait et le film, avec son budget poids plume, a connu le succès que l'on sait. Depuis, que ce soit avec Wrong (un type perd son chien) ou le nouveau Wrong Cops (des flics sales et méchants maltraitent leur entourage), on ne s'embarque certes pas dans des histoires insensées. Pas vraiment de scénario, plutôt des successions de scènes où Dupieux installe son univers, soit une Amérique désincarnée où l'absurde le dispute au sordide. Le tout traité avec l'humour qu'on connait, un sens du rythme très particulier (ici la lenteur de certaines scènes contraste avec la musique très saccadée de Mr Oizo) et une esthétique toujours très décalée et épurée. Pas du grand cinéma, sans doute, mais des séquences jubilatoires et une conception de la chose cinématographique définitivement ovniesque. Stimulant !