C'est la force et fatalement un peu la limite de ce film : sa puissance esthétique, la sécheresse de son noir et blanc, son format carré, ses plans fixes toujours somptueusement décadrés et même sa durée, 1h19 seulement. Ida se situe dans la Pologne communiste des années 60 et s'intéresse à une jeune nonne orpheline prête à entrer dans les ordres, mais que sa mère supérieure incite à aller d'abord rencontrer sa tante, qu'elle ne connaît pas. Les révélations sur son très trouble passé familial (elle est de parents Juifs disparus) vont provoquer une quête assez macabre sur des faits qui renvoient directement à des pans de l'histoire polonaise pour le moins pénibles. Les actrices s'avèrent remarquables et la jeune Agata Trzebuchovska, simple amatrice, possède le magnétisme d'une Léa Seydoux. La musique, elle, passe par Bach et Coltrane, ce qui n'est pas ce qu'on a entendu de pire. Reste le fond, évidemment terrible, mais sans doute pas assez creusé du fait de cette narration à ellipse qui va droit au but. On y perd un peu en émotion, en profondeur. Dommage… Pour autant, le film de Pawel Pawlikowski reste un objet formel à la fois austère et fascinant, qui dénote avec bonheur dans le cinéma actuel.
samedi 15 février 2014
Une histoire polonaise
C'est la force et fatalement un peu la limite de ce film : sa puissance esthétique, la sécheresse de son noir et blanc, son format carré, ses plans fixes toujours somptueusement décadrés et même sa durée, 1h19 seulement. Ida se situe dans la Pologne communiste des années 60 et s'intéresse à une jeune nonne orpheline prête à entrer dans les ordres, mais que sa mère supérieure incite à aller d'abord rencontrer sa tante, qu'elle ne connaît pas. Les révélations sur son très trouble passé familial (elle est de parents Juifs disparus) vont provoquer une quête assez macabre sur des faits qui renvoient directement à des pans de l'histoire polonaise pour le moins pénibles. Les actrices s'avèrent remarquables et la jeune Agata Trzebuchovska, simple amatrice, possède le magnétisme d'une Léa Seydoux. La musique, elle, passe par Bach et Coltrane, ce qui n'est pas ce qu'on a entendu de pire. Reste le fond, évidemment terrible, mais sans doute pas assez creusé du fait de cette narration à ellipse qui va droit au but. On y perd un peu en émotion, en profondeur. Dommage… Pour autant, le film de Pawel Pawlikowski reste un objet formel à la fois austère et fascinant, qui dénote avec bonheur dans le cinéma actuel.
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