mardi 24 février 2015

Cinq bonnes raisons ou pas d'aller voir Réalité




1) On y rit, mais pas que. Dans la lignée de ses films précédents, Quentin Dupieux parvient à créer un climat absurde où le rire et l'étrange sans cesse cohabitent, un cinéma qui outrepasse les frontières sans jamais dire clairement où il se situe. Créant un petit mais délicieux malaise chez le spectateur.

2) La musique est ouf. Franchement, il fallait oser. Dupieux, alias Mr Oizo  pour les amateurs de French touch, est allé chercher pour unique bande-son un extrait du très ardu Music with changing parts de Philip Glass. Un monument de la musique sérielle des seventies, potentiellement très soporifique malgré tout le respect dû au maître, mais ici distillé avec tact et sagacité.

3) Ce n'est pas du grand cinéma. Et tant mieux. Dupieux fait des bons films, pas des grands films. Ce n'est pas dire qu'il manque d'ambition, mais que cette ambition, cinématographiquement parlant, semble admettre ses limites. Des pièces absurdes, souvent plus proches de la série Z que du cinéma d'auteur, des trames insolites mais qui ne délivrent aucun grand message. De l'humour, mais même pas toujours pour faire rire. Habile.

4) Les images sont belles. La Californie est le cadre désigné des films de Dupieux, à la fois conforme aux clichés que l'on s'en fait et dans un léger décalage temporel. La lumière évoque plutôt les années 70, le stylisme on ne sait pas trop. Bref, c'est bien filmé, mais une fois encore un poil étrange.

5) Et puis bien sûr, il y a Chabat… Dans Réalité, il suffit qu'il apparaisse pour que sa présence chez Dupieux relève de l'évidence. Reclus dans sa caisse pour tenter de capter le meilleur gémissement du monde, il est tout bêtement immense. Rien d'autre à ajouter.