mardi 24 mars 2015

Un peu las de A ?



Depuis plus de vingt ans, il est l'une des pièces maîtresses de ce qu'on aurait appelé une nouvelle chanson française, passerelle inespérée entre l'esprit indé/rock et la chanson à textes. Du minimalisme electro des débuts aux tourments de Remué, en passant par les fulgurances de L'horizon, son plus bel album, aux compositions orchestrées de Tout sera comme avant ou du plus récent Vers les lueurs, Mister A s'est décliné sur bien des formes, et pour la plupart époustouflantes. Alors, qu'est-ce qui fait que ce nouvel opus, Eleor, peine un peu plus à convaincre, séduit sans vraiment captiver ? C'est toujours assez pénible de chercher des noises à quelqu'un qu'on a tant admiré. De s'avouer que des mélodies qu'on voudrait renversantes tombent un peu à plat, que des textes n'habitent pas autant l'esprit que par le passé. Il y a bien dans cet album des compositions à la hauteur de maître A, du très réussi single Au revoir mon amour, à Une autre vie ou L'océan. Mais on ne sort pas de cette écoute sans l'impression un peu triste que cette fois, pour une fois, il est peut-être un peu passé à côté. Bref, vivement le prochain.




lundi 9 mars 2015

Birdman : BO barrée pour film perché



Etonnamment écarté de la course aux Oscars, Antonio Sanchez est le musicien qui se cache derrière l'incroyable BO de Birdman. Pas vraiment dissimulé, d'ailleurs, puisque le batteur de jazz apparaît à plusieurs reprises à l'écran durant les presque deux heures du film. Ceux qui ont succombé à la virtuosité cinématographique d'Innaritu le doivent aussi au travail remarquable de ce batteur mexicain. Ses improvisations free-jazz accompagnent et séquencent la narration d'une façon assez inattendue, parti-pris tout aussi original que bien des aspects de Birdman. Il fallait oser. Et au passage, Sanchez a saupoudré sa BO de quelques perles classiques, de Rachmaninov à John Adams. Stimulant.

mardi 3 mars 2015

Vous êtes suivis



Dans la galaxie très codée des films d'horreur, ces dernières années ont vu le succès de films jouant beaucoup du second degré (Scream and co) ou de projets marquant par le peu de moyens développés (Blair Witch, Paranormal activity, etc). Le succès critique et public d'un film comme It follows vient redonner un peu d'ampleur au genre et c'est tant mieux. Plastiquement très abouti, porté par la charismatique Maika Monroe, ce second long-métrage de David Robert Mitchell tient ses promesses. Centré sur un groupe d'adolescents, le film noue son intrigue autour d'un mal que ces jeunes se transmettent par le sexe. Une fois contaminé, vous êtes sous la menace constante de quelqu'un qui vous suit et ne vous lâchera pas. On a connu plus flippant, mais l'ensemble se tient bien, garde le spectateur en haleine et distille une ambiance à la fois glaciale et malsaine. Au final, un portrait métaphorique de l'adolescence qui vaut davantage que les frissons qu'il procure.