mardi 19 mai 2015
Le bruit et la fureur
Je suis Charlize. La formule est tirée d'un article de Jean-Marc Lalanne dans les Inrocks. Bien vu, tellement la figure de Furiosa (Charlize Theron, parfaite) irradie ce retour aux affaires de Mad Max, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il se sera fait attendre. Que pouvait-on espérer encore de George Miller en 2015 ? 70 piges, une filmographie assez déroutante (de Max aux Sorcières d'Eastwick jusqu'à ces drôles d'Happy Feet) et trente ans de surenchère numérique du côté des blockbusters survitaminés, qui semblaient avoir à tout jamais relégué dans un passé fossilisé la trilogie des Mad Max. Eh bien, non. Ce quatrième volet, Fury Road, porte terriblement bien son nom. Passé un premier plan à peu près paisible, c'est parti pour deux heures de pure folie, où Miller revisite à sa sauce très piquante le registre road-movie. On ne peut qu'être ébloui par la fulgurance de la réalisation et des scènes d'action, incessantes, qui laissent les personnages comme les spectateurs à court d'haleine. En filmant "à l'ancienne", Papy Miller redonne paradoxalement un furieux coup de jeune au film d'action. Même le scénario bas-du-front, qui tient en un tweet, s'avère assez audacieux de par son culotté revirement. Ultra-contemporain, dans son rythme virtuose comme dans son esthétique post-apocalyptique, Mad Max Fury Road brasse plus large qu'il n'y paraît : écolo, féministe, on comprend qu'il ait suscité l'énervement de quelques cyber-machos frustrés. La scène où Max cède son arme à Furiosa pour une dernière cartouche qu'il ne faut gâcher en aucun cas, est l'une des plus fortes du film. Et autant dire qu'elle ne rate pas sa cible.
mardi 12 mai 2015
Repozant
Un petit air de Zuckerberg, visage poupon à peine sorti de l'adolescence. La pochette de l'album, elle, rappelle vaguement Mezzanine, le chef d'oeuvre trip-hop de Massive Attack. Mais Gabriel Legeleux, alias Superpoze, DJ caennais de 22 ans, n'a sans doute pas besoin de ces comparaisons. Son premier album, Opening, impressionne par sa finesse et son sens de l'épure. Une electro qui ne lorgne pas du tout vers le dance-floor, s'assume introspective sans tomber dans le ténébreux. C'est beau, simple, à écouter non pas avec urgence, mais délectation.
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