lundi 24 juin 2013

Pur et dur



L'une des petites claques musicales du moment, c'est sans doute Fields of Reeds, troisième album des Anglais de These New Puritans, un quatuor atypique depuis ses débuts (2008), qui, bizarrement, largue les amarres en opérant un net ralentissement du tempo de sa musique. L'audace du groupe transpirait déjà par tous les pores de Hidden, leur précédent disque. Rythmique martiale, mélange inclassable d'electro et d'orchestration pompeuse qui partait dans toutes les directions. Impressionnant, souvent brillant, mais parfois indigeste. Cette fois, These New Puritans se mue en formation quasi-classique, avec orchestrations et instruments à vents. Mais le mouvement est bien plus radical que cela : des titres qui explosent les formats conventionnels de la pop song, une sensation d'étirement qui lorgne plutôt vers le post-rock et fait songer au génial traitement que Mark Hollis avait infligé à son groupe Talk Talk, avec l'album Spirit of Eden. On s'aventure clairement vers des territoires incertains, avec pour l'auditeur une belle sensation de se laisser emporter vers des zones inconnues. Si Fields of Reeds n'échappe pas du coup à quelques longueurs, des morceaux aussi beaux que Dream, Fragment two ou encore l'hypnotique Organ eternal, emportent largement l'adhésion. La semaine dernière, de passage au Café de la Danse, le groupe a prouvé que cet exercice ambitieux passait bien le cap de la scène, tout en revisitant magistralement son répertoire passé. Une audace pleine de promesses pour la suite. 

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