mardi 4 novembre 2014

Waterproof




Un peu tôt pour dresser les tops de l'année, mais l'heure venue, on se gardera d'oublier Still the Water, le film de Naomi Kawase. S'il n'a pas obtenu la Palme d'or à Cannes, il laissera un souvenir au moins aussi puissant que le Winter Sleep de Ceylan. Seul point vraiment commun, une lenteur, cérébrale et dévastatrice chez le cinéaste turc, apaisée et cosmique chez la réalisatrice japonaise. L'histoire est toute simple, au fond : la complicité vaguement amoureuse de deux adolescents sur l'île d'Amami, confrontés au tumulte rituel de l'existence, désir sexuel naissant, complexité du monde adulte et premier vrai contact avec la mort. Ancré de bout en bout, hormis une belle parenthèse tokyoïte, dans les éléments, l'océan, le typhon, la forêt…, le film a tout du conte initiatique mais nous épargne les discours lénifiants pour se concentrer sur l'essentiel : la frontière, souvent ténue, entre le néant et la plénitude de l'existence, sondée ici par le regard en devenir de deux ados dont les corps ne semblent parvenir à s'unir que sous l'eau. Certains vont crier à l'ennui, pas grave, on est sans doute mieux seul ou à deux à contempler ce cinéma subtil et sensuel.



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