samedi 11 mai 2013

Playing the angel


Il existe un certain ennui dans les livres de Don DeLillo. Oui, un ennui qui serait à la fois d'ordre littéraire (cette écriture qui n'exclut pas l'émotion mais la tient toujours savamment à distance) et serait surtout celui de personnages à la destinée parquée dans un quotidien dont eux-mêmes semblent parfois douter du sens. Impression très nette à la lecture de L'ange Esmeralda, splendide recueil de nouvelles paru récemment chez Actes Sud. Des nouvelles rédigées au fil des ans, mais qui explorent avec beaucoup de force le vide existentiel de nos contemporains. Des personnages qui flottent, semblent en lévitation, rattachés à des bouts d'existence parfois étranges, à l'image de cet homme emprisonné dans un centre pénitentiaire pour criminels financiers ou de cet autre homme qui passe ses journées à visionner le plus de films possibles au cinéma. Toute existence humaine est un jeu de lumière, lit-on quelque part dans l'une de ces nouvelles. Tout l'art de Don DeLillo est de tirer les ficelles (lumineuses) de ces destins aussi communs que singuliers. Brillant, vraiment.

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