Claire Boucher, alias Grimes, is back ! La Canadienne déjantée, signée chez 4AD, revient avec un quatrième album qui a la rude tâche de succéder au fantastique Visions. Que les accrocs se rassurent, la musique de Grimes file toujours autant entre les doigts, insensé concentré créatif où se croisent tellement d'influences (pop manga, electro, soul, hip hop, médiéval...) qu'on ne cherche justement plus à décrypter quoi que ce soit. En ce sens, Art Angels ne marque aucun signe d'essoufflement, simplement moins d'inspiration que son prédécesseur. Plus évident, moins subtil, l'album vaut ses charmants détours, foisonne de hits (trop ?) efficaces. Au final, il risque de moins marquer les esprits. Vivement le prochain ?
lundi 30 novembre 2015
Toujours pas normale
Claire Boucher, alias Grimes, is back ! La Canadienne déjantée, signée chez 4AD, revient avec un quatrième album qui a la rude tâche de succéder au fantastique Visions. Que les accrocs se rassurent, la musique de Grimes file toujours autant entre les doigts, insensé concentré créatif où se croisent tellement d'influences (pop manga, electro, soul, hip hop, médiéval...) qu'on ne cherche justement plus à décrypter quoi que ce soit. En ce sens, Art Angels ne marque aucun signe d'essoufflement, simplement moins d'inspiration que son prédécesseur. Plus évident, moins subtil, l'album vaut ses charmants détours, foisonne de hits (trop ?) efficaces. Au final, il risque de moins marquer les esprits. Vivement le prochain ?
Noirs désirs
Ovni musical par excellence, ce premier album de Bruit Noir associe deux complices, Pascal Bouaziz (Mendelson) et Jean-Michel Pires (Mimo the maker,) autour d'un projet musical radical et aventureux. Dans le format déjà : sans guitare, rythmé par des percussions lapidaires et orné de cuivres distordus, un chant, celui de Bouaziz, qui relève plus du récit que de la cantate. Tellement froid, tellement minimaliste qu'on en tremble d'abord : on va vraiment pouvoir tenir tout un album ? En fait, oui, car il y a dans ces chansons qui n'en sont pas une urgence, un sens du détail qui ne sont pas que noirceur. Si l'intro incroyable (Requiem) met en abyme un Pascal Bouaziz trépassé, on se retrouve vite entraîné dans une narration musicale accrocheuse, grâce à ces textes aussi tranchants qu'attachants. Truffés de punchlines que pourraient méditer la plupart des rappeurs hexagonaux, ces dix morceaux sans concession s'avèrent vite indispensables.
mardi 24 novembre 2015
Bowie unlimited
En quelques jours, Blackstar, le nouveau single de David Bowie, capitalisait déjà plus de 2 millions de vues sur Youtube. Le morceau, en fait un véritable court-métrage d'une dizaine de minutes, a eu vite fait de marquer les esprits et d'échauffer les oreilles. Normal. Depuis Outside, paru en 1995, on n'avait pas entendu l'ami Bowie livrer une musique aussi dérangée. Rien à voir avec The Next Day, l'album du retour en 2013, rock mais fadasse. Ici, outre l'univers visuel évidemment intriguant, le morceau se déroule de façon inattendue, alternant un jazz-electro sismique avec une pop lumineuse, le tout porté par le chant majestueux du maître. Un poil trop long, ok, mais de très bon augure en vue de l'album éponyme qui sortira le 8 janvier prochain. Bowie, qui s'est adjoint les services de James Murphy sur plusieurs titres, aurait été surtout influencé par le hip-hop inventif de Kendrick Lamar. Autant dire, ce qui s'est fait de mieux en 2015...
jeudi 12 novembre 2015
Tu t'es vu en homard ?
La vraie question avec The Lobster était surtout de savoir si le film allait tenir ses promesses. Avec un pitch aussi alléchant (pour le faire vite, les célibataires sont envoyés dans une résidence/hôtel pour trouver l'âme soeur, faute de quoi ils seront transformés en animal de leur choix au bout de 45 jours), le grec Yorgos Lanthimos avait toutes les cartes en mains pour réussir un chef d'oeuvre. Et de fait, dès les premiers plans, avec l'arrivée de Colin Farrel à l'hôtel, le film intrigue, dérange, amuse. Les bases de cette farce sont vite et bien posées, dans un registre inédit qui évoque autant Orwell, Von Trier que Pasolini. La mécanique absurde qui se met en place séduit en même temps qu'elle effraie, portée par des comédiens impeccables et une mise en scène inspirée. C'est dans la seconde partie du film que ce système éblouissant tend à s'essouffler. Le personnage de Colin Farrell prend la tangente, la narration se disperse en même temps que lui dans la forêt où zonent les Solitaires, et l'apparition d'une Léa Seydoux pas à son meilleur n'arrange pas les choses. La farce devient fable, une dénonciation évidente de notre société consumériste et normative, mais on finit hélas par s'ennuyer, malgré une scène hilarante sur fond musical de Jeux Interdits et une séquence finale réussie. Reste un objet cinématographique assez ovniesque, sans doute pas le chef d'oeuvre espéré, mais tout de même très fréquentable.
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