vendredi 18 décembre 2015
Bombes humaines
Difficile, pour ceux qui l'ont vu, d'oublier la beauté sombre d'Oslo 31 août, le précédent film du norvégien Joachim Trier, une adaptation époustouflante du Feu Follet. Plus ample, plus ambitieux dans sa narration, Back Home (rebaptisé ainsi après les attentats de novembre mais initialement intitulé Louder than bombs) explore le quotidien d'une famille dont la mère, photographe de renom (Isabelle Huppert) est morte quelques années plus tôt, dans des circonstances plus ou moins claires. A travers un enchevêtrement de temporalités où présent, flash-backs, rêves s'agrègent en permanence, trois portraits d'hommes, le père et ses deux fils, dont Conrad, le plus jeune, en pleine crise d'adolescence. Chacun vit avec ses failles, ses fantômes, l'incommunicabilité père/fils étant ici remarquablement traitée. Lentement, avec quelques longueurs et en se regardant parfois un peu filmer, Joachim Trier tisse une trame dense, intense et au final passionnante. Les trouvailles de réalisation trouvent un écho parfait dans la direction d'acteurs impeccable. Et la réflexion sur l'information (Conrad, plongé en permanence dans l'univers des jeux vidéos apprend par un journal papier la vraie raison de la mort de sa mère), l'éducation est ici sublimée dans un objet cinématographique à la fois classique et virtuose.
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