samedi 6 avril 2013
La réinvention de la solitude
Je ne sais pas vous, mais moi il y a bien longtemps qu'un bouquin de Paul Auster ne m'avait pas emballé. En lisant son récent Chronique d'hiver, j'ai retrouvé enfin le plaisir de se laisser prendre aux fils tissés par cet excellent narrateur. Pas question ici de roman ou de fiction, le texte est un recueil de pensées centrées sur cette implacable donnée : à soixante-cinq ans, Auster est entré dans l'"hiver" de sa vie et cette saison-là que l'écrivain américain évoque, prétexte à d'incessants retours dans le passé. La force du livre tient beaucoup au regard froid et parfois même clinique que l'auteur pose sur certaines données de sa vie, les blessures et dégradations de son corps, les lieux où il a habités, ceux où il a voyagé. Terrible inventaire auxquels se mêlent nombre de souvenirs plus proches des codes classiques de l'autobiographie. Malgré quelques longueurs, cette Chronique d'hiver dégage, avec une économie d'effets, beaucoup d'émotion et fait évidemment écho à L'invention de la solitude, écrit il y a maintenant trente ans. L'impression, du coup, de revenir au meilleur d'Auster.
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