La trajectoire parfois indéchiffrable de ce groupe indie américain croisera toujours le point d'orgue de leur inusable chef d'oeuvre Deserter's songs, sorti en 1998. Depuis, malgré quelques moments de grâce au fil des différents albums, qui ont succédé Mercury Rev n'a jamais réussi à rééditer la formule de cette pop délicate et aérienne. Au contraire, trop souvent noyé dans des arrangements ampoulés, le groupe s'est un peu perdu en route. Après 7 ans d'absence, l'arrivée d'un nouvel album et une tournée en novembre pouvait faire espérer un come-back lumineux. The Light in you n'est pas un mauvais album et certains titres, comme Central Park East ou Autumn's in the air, se révèlent même assez accrocheurs. Mais une fois de plus, les Américains cèdent à la tentation d'en faire trop et leur musique vire trop souvent vers une pop guimauve qui, on l'espère, sera moins indigeste sur scène. Dommage.
samedi 31 octobre 2015
Mercury Rev n'y est plus vraiment
La trajectoire parfois indéchiffrable de ce groupe indie américain croisera toujours le point d'orgue de leur inusable chef d'oeuvre Deserter's songs, sorti en 1998. Depuis, malgré quelques moments de grâce au fil des différents albums, qui ont succédé Mercury Rev n'a jamais réussi à rééditer la formule de cette pop délicate et aérienne. Au contraire, trop souvent noyé dans des arrangements ampoulés, le groupe s'est un peu perdu en route. Après 7 ans d'absence, l'arrivée d'un nouvel album et une tournée en novembre pouvait faire espérer un come-back lumineux. The Light in you n'est pas un mauvais album et certains titres, comme Central Park East ou Autumn's in the air, se révèlent même assez accrocheurs. Mais une fois de plus, les Américains cèdent à la tentation d'en faire trop et leur musique vire trop souvent vers une pop guimauve qui, on l'espère, sera moins indigeste sur scène. Dommage.
St Germain ou l'art du come-back
Il y a des types qui ont le talent de savoir rester discret tout en faisant des miracles. Ludovic Navarre, alias St Germain, est indéniablement de ceux-là. Le voir réapparaître en 2015 semble totalement incongru. Rose Rouge, Deep in it, Sure Thing, toute cette musique paraît si lointaine et forcément datée. On en oublierait presque que St Germain fut l'une des premières signatures du label F Communications, que ses deux albums, Boulevard en 1995 et surtout Tourist, à l'aube des années 2000, ont fait un incroyable carton à travers le monde, s'écoulant à plusieurs millions d'exemplaires pour le second. Loin du tapage médiatique des Daft Punk, mais impressionnant à sa manière. Quand on réécoute cette électro de l'époque, ce qui saute aux yeux, c'est la curiosité musicale de Navarre, son envie incessante d'aller voir ailleurs, d'ouvrir son horizon, vers le jazz, le blues. Cet ermite un peu mystérieux, qui dit passer ses journées en studio et n'a jamais affectionné le live, a donc laissé passer le temps. Des années même, où il avait peut-être abandonné jusqu'à l'idée de ressortir un album. Et puis le revoilà. Différent mais finalement assez fidèle à lui-même. C'est encore en métissant son électro, cette fois avec les musiques africaines, essentiellement maliennes, mais en injectant toujours un peu de blues, qu'il opère ce come-back. Sur Real Blues, morceau d'ouverture porté par la voix de feu Lightnin' Hopkins, le ton est donné et St Germain déroule son art de la fusion, avec une évidence presque simpliste. On peut ne pas se sentir subjugué par cette musique, mais difficile de nier l'intégrité d'un bonhomme, qui n'a pas hésité à rester plus de dix ans silencieux. Et qui sait s'il ne va pas encore faire un carton ?
lundi 26 octobre 2015
Woody retrouve le (bon) tempo
On connait la chanson : depuis vingt ans, la livraison annuelle du nouveau Woody est invariablement accompagnée de critiques dans l'ensemble exagérément positives, qui nous expliquent que non cette fois, ce n'est pas comme l'année dernière, si, si, vraiment, croyez-le, c'est un bon cru. Ok. Le cinéma de Woody Allen fut autrefois assez génial, il est devenu un sujet plus mineur, on le sait. Pas si grave. Alors, comment expliquer que cet Homme irrationnel semble un peu émerger du lot ? Les acteurs ? Ils sont rarement mauvais chez Allen. Emily Stone est une parfaite nouvelle muse, Joaquin Phoenix, même bedonnant, crève l'écran. Parker Posey, qui complète cette trilogie amoureuse, est également très bien. Les thématiques ? De Kierkegaard à Dostoïevski, du désespoir au crime, on est en terrain allenien hyperbalisé. Non, ce qui frappe ici, c'est plutôt la qualité de l'image, une manière de filmer fluide, très élégante, et des lumières vraiment soignées. Loin du côté bricolé, voire un peu cheap des dernières réalisations de Woody. Effleurant la surface des choses et des êtres (ce qu'on n'a pas manqué de lui reprocher, l'accusant même de paresse), Allen trouve une certaine grâce et le bon tempo. Le fond musical jazzy, porté cette fois par des standards somptueux de Ramsey Lewis, ainsi que les insertions classiques de Bach dans la narration, concourent à rehausser d'un bon ton la classe de ce film. Plaisir gâché par quelques maladresses de mise en scène sur la fin. Mais dans l'ensemble, on dira, en se gardant de tout superlatif, que ce Woody-là se déguste avec une certaine délectation. Ce qui n'est déjà pas si mal, non ?
samedi 10 octobre 2015
Enjoy the silence
C'est peu dire que The sound of Silence, de Simon and Garfunkel, a fait l'objet de nombreuses reprises. On se lance donc d'abord avec une certaine distance dans l'écoute de cette énième cover, près de 50 ans après l'original, fameuse bande-son du Lauréat. Sauf que c'est James Blake aux commandes. A l'aide d'un seul orgue et de quelques samples, le prodige british parvient une fois encore à faire des miracles (musicaux). Pas la révolution, non, la mélodie est très reconnaissable et le tempo pas si éloigné. Juste une version habitée et subtilement émouvante de ce classique. Chapeau.
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