On connait la chanson : depuis vingt ans, la livraison annuelle du nouveau Woody est invariablement accompagnée de critiques dans l'ensemble exagérément positives, qui nous expliquent que non cette fois, ce n'est pas comme l'année dernière, si, si, vraiment, croyez-le, c'est un bon cru. Ok. Le cinéma de Woody Allen fut autrefois assez génial, il est devenu un sujet plus mineur, on le sait. Pas si grave. Alors, comment expliquer que cet Homme irrationnel semble un peu émerger du lot ? Les acteurs ? Ils sont rarement mauvais chez Allen. Emily Stone est une parfaite nouvelle muse, Joaquin Phoenix, même bedonnant, crève l'écran. Parker Posey, qui complète cette trilogie amoureuse, est également très bien. Les thématiques ? De Kierkegaard à Dostoïevski, du désespoir au crime, on est en terrain allenien hyperbalisé. Non, ce qui frappe ici, c'est plutôt la qualité de l'image, une manière de filmer fluide, très élégante, et des lumières vraiment soignées. Loin du côté bricolé, voire un peu cheap des dernières réalisations de Woody. Effleurant la surface des choses et des êtres (ce qu'on n'a pas manqué de lui reprocher, l'accusant même de paresse), Allen trouve une certaine grâce et le bon tempo. Le fond musical jazzy, porté cette fois par des standards somptueux de Ramsey Lewis, ainsi que les insertions classiques de Bach dans la narration, concourent à rehausser d'un bon ton la classe de ce film. Plaisir gâché par quelques maladresses de mise en scène sur la fin. Mais dans l'ensemble, on dira, en se gardant de tout superlatif, que ce Woody-là se déguste avec une certaine délectation. Ce qui n'est déjà pas si mal, non ?
lundi 26 octobre 2015
Woody retrouve le (bon) tempo
On connait la chanson : depuis vingt ans, la livraison annuelle du nouveau Woody est invariablement accompagnée de critiques dans l'ensemble exagérément positives, qui nous expliquent que non cette fois, ce n'est pas comme l'année dernière, si, si, vraiment, croyez-le, c'est un bon cru. Ok. Le cinéma de Woody Allen fut autrefois assez génial, il est devenu un sujet plus mineur, on le sait. Pas si grave. Alors, comment expliquer que cet Homme irrationnel semble un peu émerger du lot ? Les acteurs ? Ils sont rarement mauvais chez Allen. Emily Stone est une parfaite nouvelle muse, Joaquin Phoenix, même bedonnant, crève l'écran. Parker Posey, qui complète cette trilogie amoureuse, est également très bien. Les thématiques ? De Kierkegaard à Dostoïevski, du désespoir au crime, on est en terrain allenien hyperbalisé. Non, ce qui frappe ici, c'est plutôt la qualité de l'image, une manière de filmer fluide, très élégante, et des lumières vraiment soignées. Loin du côté bricolé, voire un peu cheap des dernières réalisations de Woody. Effleurant la surface des choses et des êtres (ce qu'on n'a pas manqué de lui reprocher, l'accusant même de paresse), Allen trouve une certaine grâce et le bon tempo. Le fond musical jazzy, porté cette fois par des standards somptueux de Ramsey Lewis, ainsi que les insertions classiques de Bach dans la narration, concourent à rehausser d'un bon ton la classe de ce film. Plaisir gâché par quelques maladresses de mise en scène sur la fin. Mais dans l'ensemble, on dira, en se gardant de tout superlatif, que ce Woody-là se déguste avec une certaine délectation. Ce qui n'est déjà pas si mal, non ?
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